A la conquête de Mars: l’aventure de l’humanité sur la planète rouge

Astronaute sur Mars

Mars a toujours été le rêve interdit de l'humanité. Elle est proche, elle est mystérieuse, elle a un passé qui a peut-être abrité la vie et, surtout, elle pourrait être notre avenir. Depuis des décennies, des scientifiques et des ingénieurs s'efforcent de l'explorer à l'aide de sondes, de rovers et, un jour, d'astronautes en chair et en os. Mais pourquoi Mars? Pourquoi pas Vénus, Mercure ou une lune glacée? La réponse est simple: Mars est la planète la plus proche de la Terre que nous ayons dans le système solaire. Certes, son atmosphère est irrespirable et les températures y sont proches de celles d'un congélateur industriel, mais avec les bonnes technologies, nous pourrions la coloniser.

Quelle est la distance entre Mars et la Terre?

Mars dans l'espaceVous êtes-vous déjà demandé combien de temps il faudrait pour se rendre sur Mars? Cela dépend. La distance entre la Terre et Mars varie continuellement car les deux planètes se déplacent autour du Soleil.

Lorsqu’elles sont les plus proches, Mars se trouve à environ 55 millions de kilomètres de nous. Lorsqu’elles sont plus éloignées, la distance peut atteindre 400 millions de kilomètres! Pour vous donner une idée, avec la technologie actuelle, il faut entre 6 et 9 mois pour qu’une sonde atteigne la planète rouge. Un sacré voyage, en somme!

Cette variation de distance signifie qu’il y a des moments plus propices que d’autres pour lancer une mission vers Mars. Les scientifiques appellent ces moments les  « fenêtres de lancement », et ils se produisent tous les 26 mois, lorsque les deux planètes sont les plus proches l’une de l’autre dans leur mouvement orbital. Cela permet d’économiser du temps et de l’énergie. Et ce n’est pas un hasard si les missions les plus importantes sont lancées pendant ces périodes stratégiques.

Les premières missions: un début mouvementé

L’obsession martienne a débuté dans les années 1960, lors de la course à l’espace entre les États-Unis et l’URSS. Les premières tentatives ont cependant été un désastre. Les sondes soviétiques Mars 1, 2 et 3 n’ont pas eu beaucoup de chance, bien que Mars 3 ait au moins réussi à atterrir en 1971 (dommage qu’elle ait cessé de fonctionner après quelques secondes). Les Américains n’ont pas fait beaucoup mieux, mais en 1976, la NASA a remporté un succès incroyable avec Viking 1 et Viking 2, les premières sondes à envoyer des images détaillées de la surface martienne.

La mission Viking a été une étape importante car elle a réussi à obtenir des images à haute résolution et à mesurer la température et la composition de l’atmosphère martienne. En outre, Viking a tenté de répondre à la question fondamentale: y a-t-il une vie sur Mars? Les résultats n’ont pas été concluants, mais la mission a marqué un point de départ pour l’exploration future de la planète rouge.

Entre-temps, les missions spatiales soviétiques telles que Mars 3 n’ont pas été couronnées de succès, mais ont tout de même fourni d’importantes informations scientifiques. La concurrence entre les superpuissances pendant la guerre froide a favorisé les découvertes et les innovations technologiques qui ont profité à toutes les missions ultérieures.

Rovers to Mars: from Sojourner to Perseverance (en anglais)

Montagnes sur marsDans les années 1990, la NASA a décidé qu’il était temps d’envoyer plus qu’une simple sonde statique. C’est ainsi qu’en 1997 est né Sojourner, le premier rover martien, à peu près de la taille d’un micro-ondes. Cette expérience a été couronnée de succès et a ouvert la voie aux géants qui allaient suivre: Spirit et Opportunity (2004), Curiosity (2012) et Persévérance (2021). Chacun de ces rovers a changé la façon dont nous voyons Mars.

  • Spirit et Opportunity ont découvert des preuves de la présence d’eau dans le passé de Mars.
  • Curiosity a trouvé des molécules organiques, suggérant que la planète a pu abriter de la vie.
  • Perseverance collecte des échantillons de roches qui pourraient un jour être ramenés sur Terre.

Dans le cas de Spirit et Opportunity, ces deux missions ont eu une durée de vie incroyablement longue, dépassant les attentes en matière de durée et fournissant une multitude d’informations scientifiques. Opportunity, par exemple, a continué à fonctionner pendant 14 ans, bien au-delà de la durée prévue, recueillant des données qui ont permis de mieux comprendre la géologie martienne. Le rover a pu identifier des minéraux formés dans des environnements riches en eau, ce qui constitue une preuve indirecte que Mars était autrefois plus humide et potentiellement habitable.

Y a-t-il eu de la vie sur Mars?

C’est la question des questions. Jusqu’à présent, nous n’avons trouvé aucune preuve directe de vie, mais il existe des indices intéressants. Mars avait autrefois de l’eau, des océans et des rivières, et une atmosphère plus dense. Si la vie avait existé, elle aurait probablement été similaire aux bactéries terrestres. Certains scientifiques pensent que des traces de microbes anciens pourraient être enfouies sous la surface, raison pour laquelle les missions actuelles tentent de creuser plus profondément.

La possibilité que Mars ait accueilli la vie dans le passé dépend également des conditions environnementales que la planète a connues au cours de son histoire. Aujourd’hui, Mars est un désert glacé dépourvu d’atmosphère, mais il y a des millions d’années, l’endroit était peut-être complètement différent. Avec l’aide de missions telles que Curiosity et Perseverance, qui explorent divers cratères martiens, les scientifiques espèrent trouver des traces de ce qui aurait pu être une biosphère primitive.

Géologie martienne: une planète au passé mouvementé

Mars ne se résume pas à de la poussière rouge et à des cratères. La planète possède des volcans gigantesques tels que le Olympus Mons, le plus haut du système solaire, trois fois plus grand que l’Everest. Il existe d’immenses canyons tels que les Valles Marineris, longs de 4000 km (dix fois plus longs que le Grand Canyon). En outre, les calottes polaires martiennes contiennent de la glace, qui pourrait constituer une ressource essentielle pour les futures missions humaines.

La géologie martienne raconte l’histoire d’une planète qui possédait autrefois de l’eau liquide en abondance, qui a peut-être creusé des rivières et des lacs, mais qui a ensuite subi un changement radical. Cela est dû à la perte de son atmosphère, probablement causée par un assaut de radiations solaires et de rayons gamma qui ont balayé les gaz qui protégeaient la surface. En étudiant ces changements géologiques, nous pouvons non seulement comprendre l’histoire de Mars, mais aussi en tirer des leçons qui pourraient être appliquées à la Terre et à son évolution climatique.

L’idée de colonisation

Nombreux sont ceux qui rêvent de voir une ville sur Mars. Elon Musk, avec sa société d’aéronautique SpaceX, a déclaré vouloir construire une colonie martienne autosuffisante d’ici quelques décennies. Cela ressemble à de la science-fiction, mais la technologie nécessaire pour y parvenir progresse rapidement.

Fusée dans l'espace près de Mars

La NASA et d’autres agences spatiales étudient des habitats gonflables, des serres martiennes et des systèmes de recyclage de l’air et de l’eau. Bien sûr, les défis sont énormes: radiations, températures extrêmes et nécessité d’acheminer du matériel depuis la Terre.

Mais avec la bonne détermination, l’homme sur Mars pourrait ne pas être qu’un rêve.

Elon Musk a également évoqué l’idée d’utiliser des navires stellaires pour transporter la cargaison des astronautes et des fournitures vers Mars, arguant qu’une colonie autosuffisante est possible d’ici 20 ans, si ce n’est plus tôt. SpaceX développe des fusées réutilisables pour réduire considérablement les coûts de lancement et permettre les voyages interplanétaires. Mais ces projets, bien que fascinants, n’en sont qu’à leurs débuts et il faudra investir beaucoup de ressources et de temps pour les concrétiser.

Les difficultés de la vie sur Mars

Homme marchant sur marsCultiver des pommes de terre comme dans The Martian pourrait ne pas être si facile. La force de gravité martienne n’est que 38% de celle de la Terre, ce qui pourrait causer des problèmes de santé aux astronautes.

Les températures descendent jusqu’à -80°C, et les tempêtes de sable peuvent occulter le soleil pendant des semaines. En outre, les radiations spatiales constituent un problème sérieux: sans une atmosphère aussi dense que la nôtre, les astronautes seraient exposés à des niveaux dangereux de rayons cosmiques.

Ces défis exigent des innovations dans la conception d’habitats protégés et de systèmes avancés de production de nourriture et d’oxygène. Heureusement, les missions de recherche et de développement en cours cherchent des solutions qui, bien que complexes, pourraient rendre la vie sur Mars moins dangereuse. L’idée d’utiliser la glace martienne pour produire de l’eau et de l’oxygène, ainsi que de la nourriture grâce à des cultures sous serre, est l’une des solutions les plus prometteuses. Cependant, la création d’un écosystème autosuffisant est un processus long et laborieux.

L’avenir de l’exploration martienne

Dans les années à venir, nous verrons des missions encore plus ambitieuses. La NASA travaille sur le projet Mars Sample Return, qui ramènera sur Terre les échantillons collectés par Persévérance. SpaceX veut tester son Starship pour des vols interplanétaires. L’ESA (Agence spatiale européenne) prévoit de nouveaux rovers pour rechercher des signes de vie. Et qui sait, la première empreinte humaine sur le sol martien arrivera peut-être plus tôt que nous ne le pensons.

À mesure que les technologies progressent, de nouveaux acteurs entreront en scène dans la  « course vers Mars ». Au-delà des agences spatiales traditionnelles telles que la NASA et l’ESA, des entreprises privées comme SpaceX, Blue Origin et même des start-ups émergentes pourraient jouer un rôle de plus en plus important dans l’envoi d’humains sur Mars. L’avenir des missions martiennes n’est plus seulement entre les mains des gouvernements, mais aussi entre celles d’entrepreneurs visionnaires.

L’homme sur Mars: quand cela arrivera-t-il?

La NASA prévoit d’envoyer des astronautes sur Mars d’ici le milieu des années 2030, tandis que SpaceX vise à le faire dès les 10 ans à venir. Ce ne sera pas facile: il faut développer des technologies pour la rentrée sur Terre, la survie sur une planète inhospitalière et la production de ressources sur place. Toutefois, au rythme actuel de l’innovation, l’homme sur Mars est plus proche qu’on ne le pense.

Décollage d'une fusée pour aller sur Mars

L’objectif de SpaceX est de créer une flotte de vaisseaux spatiaux capables de transporter des centaines de personnes, et peut-être même des équipements et des matériaux de construction, pour un voyage aller-retour.

Certains scientifiques suggèrent que les premières missions pourraient ne pas avoir un but colonial, mais plutôt exploratoire, afin de collecter des données, de tester des technologies et de préparer le terrain pour une future colonisation.

Mars et notre survie

Explorer Mars n’est pas seulement une question de curiosité. Certains scientifiques estiment que si nous voulons assurer la survie à long terme de l’humanité, nous devons devenir une espèce multiplanétaire. La Terre pourrait être frappée par des astéroïdes, des changements climatiques ou d’autres catastrophes. Avoir une colonie sur Mars pourrait être une sorte d’ »assurance-vie » pour notre espèce.

Cette vision de Mars comme plan B pour la Terre peut sembler exagérée, mais il s’agit en fait d’une nécessité de plus en plus acceptée par le monde scientifique. En effet, Mars offre un éventail de possibilités que les autres mondes ne peuvent égaler. Avec la préparation et les ressources adéquates, Mars pourrait être notre porte d’entrée vers l’avenir.

Le prochain grand pas de l’humanité

Mars est la prochaine grande frontière de l’humanité. Ce n’est pas seulement une question d’exploration, mais de survie à long terme. Si nous voulons vraiment devenir une espèce multiplanétaire, il faut bien commencer quelque part. Et Mars, avec tous ses défis et ses mystères, est le candidat idéal.

Qui sait? Peut-être que dans quelques décennies, des humains naîtront sur Mars, regarderont le ciel rouge et rêveront de visiter la lointaine Terre.

Jules Écrivain chez Online Star Register

Ingénieur en électronique de formation, j’ai toujours été passionné par les sciences. J'ai découvert l'observation astronomique grâce au télescope Celestron CPC 1100 qui m'a révélé les lunes de Médicis un jour avant Galilée... mais 405 ans plus tard. Depuis, ma passion n'a cessé de grandir et je la combine aujourd'hui avec la photographie, un autre grand hobby.

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