{"id":183393,"date":"2021-12-21T17:28:40","date_gmt":"2021-12-21T15:28:40","guid":{"rendered":"https:\/\/osr.org\/?p=183393"},"modified":"2024-08-05T11:45:35","modified_gmt":"2024-08-05T09:45:35","slug":"lamour-platonique-ce-quil-est-et-ce-quil-signifie","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/osr.org\/fr\/blog\/actualites\/lamour-platonique-ce-quil-est-et-ce-quil-signifie\/","title":{"rendered":"L’amour platonique: ce qu’il est et ce qu’il signifie"},"content":{"rendered":"
La d\u00e9finition de l’amour platonique est celle d’un amour qui va au-del\u00e0 de la composante sexuelle et physique, restant purement spirituel. Au fil du temps, l’expression est \u00e9galement devenue synonyme d’un amour pur et chaste, si l’on veut, m\u00eame d\u00e9connect\u00e9 de la r\u00e9alit\u00e9, qui reste mental et ne se traduit pas en actes.<\/strong><\/p>\n L’amour platonique, dans certains cas, peut aussi devenir un \u00e9tat psychologique, qui tend \u00e0 id\u00e9aliser la relation et la personne en face de nous.<\/p>\n Le terme a \u00e9t\u00e9 aussi au cours de l’histoire au c\u0153ur de la conception de l’amour de certains mouvements litt\u00e9raires, \u00e0 la base de l’amour romantique ou m\u00eame de l’amour courtois, fait uniquement de sentiment et non d’acte sexuel<\/strong>. Dans ces cas, la figure de la femme est id\u00e9alis\u00e9e et l’amour n’est pas con\u00e7u comme un amour physique, mais reste rel\u00e9gu\u00e9 \u00e0 la sph\u00e8re spirituelle et potentielle.<\/p>\n Dans les temps modernes, il a \u00e9galement pris un sens figur\u00e9, signifiant quelque chose que l’on aime ou que l’on d\u00e9sire beaucoup, mais que l’on n’a pas l’intention de prendre ou que l’on ne peut pas obtenir.<\/p>\n Platon a th\u00e9oris\u00e9 l’amour<\/a> platonicien dans le Symposium, une autre de ses \u0153uvres les plus c\u00e9l\u00e8bres et l’un de ses dialogues les plus connus.<\/p>\n Dans cette \u0153uvre, Platon, par l’interm\u00e9diaire de Socrate, exprime ses r\u00e9flexions sur Eros, le dieu de l’amour. Selon Platon, Eros est un fils d\u00e9moniaque de P\u00f2ros (ing\u00e9niosit\u00e9<\/em>) et de Penaea (pauvret\u00e9<\/em>) : lors des c\u00e9l\u00e9brations de la naissance d’Aphrodite, P\u00f2ros s’enivre et s’endort dans les jardins de Zeus. Pena, esp\u00e9rant avoir un fils, profite du moment d’ivresse de P\u00f2ros et s’allonge avec lui. Leur union donne naissance \u00e0 Eros<\/strong>, l’amour, qui rev\u00eat des connotations \u00e0 la fois positives et n\u00e9gatives : d’une part, il est l’enfant du besoin et de la passion, qui na\u00eet de l’absence et de ce que l’on ne poss\u00e8de pas. \u00c0 ce stade, l’amour n’est plus seulement un fait physique, mais une pulsion de l’\u00e2me<\/strong>, et c’est \u00e0 partir de ce discours que Platon en vient \u00e0 parler de l’amour de la connaissance.<\/p>\n Les langues modernes reprennent l’expression de Marsilio Ficino qui utilise le terme \u00ab amor platonicus \u00bb\u00a0<\/strong><\/em>au 15\u00e8me si\u00e8cle pour indiquer un amour orient\u00e9 vers les aspects intellectuels et moraux, plut\u00f4t que physiques.<\/p>\n Cette expression est utilis\u00e9e par l’auteur comme synonyme de \u00ab\u00a0amor socraticus\u00a0\u00bb<\/em><\/strong>, qui, dans le Symposium, d\u00e9signe le lien affectif de Socrate avec ses \u00e9l\u00e8ves : cette affection qui se d\u00e9veloppe entre le ma\u00eetre et ses disciples.<\/p>\n Commen\u00e7ons par faire une mise au point. L’amour platonique n’est pas n\u00e9cessairement un amour impossible. C’est simplement un amour qui a besoin d’\u00e9voluer, d’atteindre d’autres niveaux.<\/p>\n L’aspect le plus n\u00e9gatif de ce type d’amour est qu’il finit souvent par \u00eatre un amour id\u00e9alis\u00e9. Nous pensons \u00eatre amoureux d’une personne que nous n’avons finalement qu’id\u00e9alis\u00e9e, imagin\u00e9 selon os envies ou nos fantasmes.<\/p>\n Voil\u00e0, c’est la premi\u00e8re fa\u00e7on de se rendre compte que nous avons peut-\u00eatre affaire \u00e0 un amour platonique. Mais, aimons-nous vraiment cette personne?<\/strong><\/em> La connaissons-nous vraiment si bien que nous pensons pouvoir l\u2019aimer? Ou est-ce l’id\u00e9e que l’on s’en fait qui nous fait croire que nous sommes amoureux? Dans ce cas, l’amour peut devenir une v\u00e9ritable obsession chim\u00e9rique! C\u2019est \u00e0 dire, une obsession pour une id\u00e9e que nous nous sommes forg\u00e9e et qui, dans la plupart des cas, est en d\u00e9saccord avec la r\u00e9alit\u00e9. Alors, comment pouvons-nous \u00eatre confront\u00e9s au v\u00e9ritable amour s’il n’est qu’une id\u00e9e ?<\/p>\n D’ailleurs, il faut toujours faire tr\u00e8s attention \u00e0 distinguer la r\u00e9alit\u00e9 de nos fantasmes. Parfois, nous pensons \u00eatre dans une relation justifi\u00e9e qui, malheureusement, ne l\u2019est pas\u2026<\/strong><\/p>\n Cela s\u2019explique par le fait que nous captons des d\u00e9tails qui nous font penser que quelqu’un pourrait \u00eatre amoureux de nous et qui nous transportent dans une r\u00e9alit\u00e9 transform\u00e9e, fausse et trompe l\u2019\u0153il.<\/p>\n Alors oui, flirter, c’est bien, mais si un amour<\/a> est cens\u00e9 se produire, t\u00f4t ou tard. Sinon, il ne restera que dans sa phase platonique, sans jamais parvenir \u00e0 \u00e9voluer, laissant place \u00e0 la d\u00e9ception.<\/strong><\/p>\n A l’\u00e9poque de Platon, il \u00e9tait univoque, l’un aimait et l’autre se laissait aimer: dans le monde grec, soit l’homme aimait la femme, soit l’homme aimait l’homme: l’homosexualit\u00e9 \u00e9tait r\u00e9pandue.<\/p>\n Parfois, il peut y avoir un amour biunivoque, que Platon explique toujours en recourant \u00e0 la th\u00e9orie du flux entre les yeux : selon lui, une situation de \u00ab\u00a0miroir\u00a0\u00bb<\/strong><\/em> peut \u00eatre cr\u00e9\u00e9e : en r\u00e9alit\u00e9, le bien-aim\u00e9 se voit dans les yeux de celui qui l’aime parce qu’il voit sa propre beaut\u00e9 refl\u00e9t\u00e9e. C\u2019est d\u2019ailleurs, la d\u00e9finition de l\u2019amour platonicien.<\/strong><\/p>\n Au Moyen \u00c2ge, l’amour \u00e9tait un sentiment fond\u00e9 sur la sublimation de la femme, comme un \u00e9lan capable d’exalter toutes les meilleures qualit\u00e9s spirituelles d’une personne. L’amour chant\u00e9 par les troubadours \u00e9tait parfois le r\u00e9sultat de la loyaut\u00e9 envers le seigneur ou d’un v\u00e9ritable amour pour la femme. Le troubadour chante \u00e0 la dame son d\u00e9sir et se montre \u00e0 elle comme un vassal \u00e0 son service. Bien souvent, cet amour \u00e9tait aussi unilat\u00e9ral, mais si la femme mari\u00e9e avait \u00e9t\u00e9 consentante, ce sentiment aurait pu d\u00e9boucher sur un amour adult\u00e8re. Cet amour est d\u00e9fini par Dante Alighieri comme blasph\u00e9matoire et brutal<\/strong>: le po\u00e8te exalte l’amour comme un mouvement spirituel qui consid\u00e8re la femme comme une cr\u00e9ature ang\u00e9lique, un lien avec Dieu.<\/p>\nL’amour platonique : quelles sont ses origines ?<\/h2>\n
L’origine du terme n’est cependant pas r\u00e9cente, mais remonte \u00e0 la Gr\u00e8ce antique et \u00e0 la pens\u00e9e de Platon, l’un des plus importants philosophes de l’histoire, c\u00e9l\u00e8bre pour Le mythe de la caverne de Platon.<\/p>\n
Comment savoir s’il s’agit de l’amour platonique ?<\/h2>\n
L’amour platonique: diff\u00e9rences et similitudes entre le pr\u00e9sent et le pass\u00e9<\/h2>\n
La principale diff\u00e9rence entre l’amour d’aujourd’hui et celui de l’\u00e9poque de Platon est qu’aujourd’hui nous avons \u00e0 l’esprit un amour \u00ab\u00a0\u00e9quilibr\u00e9\u00a0\u00bb<\/strong><\/em>, biunivoque, dans lequel les deux amants s’aiment.<\/p>\n